En France, près de 200.000 personnes seraient encore sans abri.
"Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues." Cette promesse, formulée par Emmanuel Macron le 28 juillet à Orléans, ne sera pas tenue. Mais à quelques heures du passage à la nouvelle année, le président de LREM, Christophe Castaner, a tenté de défendre le propos du chef de l'État.
"La promesse de l’État, c’est de garantir des places d’accueil et vous avez, à l’heure où je vous parle, encore des places d’accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes, a-t-il expliqué vendredi 29 décembre au micro de BFMTV. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela."
"Ensuite, il y a des hommes et des femmes qui refusent aussi, dans le cadre des maraudes, d’être logés parce qu’ils considèrent que leur liberté. Et je n’ai pas à juger de savoir si c’est bien ou pas – les amène à ne pas être en sécurité, à l’aise, dans ces centres", a-t-il poursuivi.
Une analyse pas vraiment du goût de nombreuses associations qui s’occupent de sans-abri. Vendredi 29 décembre, le président du Secours catholique Bernard Thibaud a invité sur Twitter Christophe Castaner à se joindre à une maraude "pour prendre la mesure de l’indécence de [son] affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abri une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne".
Deux heures de maraude et une heure au 115 suffiront, M. @CCastaner, pour prendre la mesure de l’indécence de votre affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abris une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne. https://t.co/p8FmlrEm8d
— Bernard Thibaud (@bthibaudsc) 29 décembre 2017
La fondation Abbé-Pierre recadre sur Twitter Christophe Castaner après ses propos sur les sans-abri : "Ce n'est pas parce que certains SDF refusent qu'on les jette dans des hangars inqualifiables d'absence d'hygiène et de violence permanente qu'il faut expliquer par ces cas marginaux l'absence de prise en compte d'une urgence considérable".
Ça suffit, maintenant. Ce n'est parce que certains SDF refusent qu'on les jette dans des hangars inqualifiables d'absence d'hygiène et de violence permanente qu'il faut expliquer par ces cas marginaux l'absence de prise en compte d'une urgence considérable. Un peu de dignité, svp https://t.co/uBnKns93zj
— FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) 31 décembre 2017
"Un centre d'hébergement d'urgence, un dortoir, sans accompagnement social, ne répondent pas aux problèmes de ces personnes. Elles ont besoin de confort, d'intimité, d'un travailleur social à leur écoute, qui trouve les solutions adaptées", a expliqué Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d'Emmaüs Solidarité.