Un homme muni de deux machettes a attaqué une patrouille militaire de l’opération Sentinelle vendredi matin 3 février au Carrousel du Louvre. Un militaire a été légèrement blessé.
L’agression a eu lieu vers 10 heures, dans un escalier qui mène à la galerie marchande du Carrousel du Louvre. Cet espace donne accès au musée le plus fréquenté du monde, mais est situé en amont des contrôles de sécurité. Un homme brandissant une machette s’est précipité vers quatre militaires de l’opération Sentinelle en proférant des "menaces" et en criant "Allah Akbar".
L’intervention d’une patrouille de militaires au Carrousel du Louvre a mis fin à une "action terroriste" et conduit à "l’interpellation de son auteur dont tout indique qu’il était très déterminé", a expliqué le procureur de la République François Molins. Blessé lors de l’attaque par les tirs des militaires, le pronostic vital de l’assaillant est "très engagé". Un militaire a été blessé au cuir chevelu et s'est vu prescrire 10 jours d'incapacité de temps de travail.
Les investigations doivent permettre de "déterminer le parcours mais aussi les motivations de l’auteur et découvrir notamment s’il a agi seul, spontanément, ou au contraire sur instruction", a expliqué François Molins.
L’identité de l’homme n’est "pas formellement établie" mais les investigations ont permis de porter les soupçons sur un Égyptien de 29 ans résidant aux Emirats arabes unis (EAU), a déclaré le procureur de la République de Paris.
Toutefois, selon les données trouvées dans le téléphone et sur la plateforme Visabio, il s'agirait d'un égyptien de 29 ans. La photo présente dans Visa Bio correspond à celle de l'assaillant. Inconnu des services en France, il ne figure pas au Fichier automatisé des empreintes digitales.
Des sources proches de l'enquête ont confié à l'Express, son nom : Abdallah E-H.
Les comptes Facebook et Twitter correspondant à cette identité, ont été consultés par RTL et 20 minutes avant d'être rendus inaccessibles.
Le suspect y apparaît comme responsable des ventes dans une entreprise de conseil environnemental basée aux Émirats arabes unis. Suivi par 154 personnes sur Facebook, marié depuis 2014 et amateur de football, il aurait deux frères. Ce compte, désormais rendu inaccessible comporte de nombreux posts en rapport avec la religion.
Sur Twitter, l'assaillant présumé écrit en anglais, le 26 janvier, qu'il "voyage vers Paris France depuis l'aéroport international de Dubaï", ce qui correspond à la chronologie donnée par le procureur de la République de Paris, vendredi soir.
Entre 9h27 et 9h34, il publie une douzaine de messages en arabe. Il dit notamment agir "au nom d'Allah (...) pour nos frères en Syrie et les combattants du monde entier" et fait référence à "l'État de l'Islam (Dawlat al-Islam)", formule habituellement utilisée par les soutiens de Daesh. "Aucune négociation, aucun compromis...aucune reculade, guerre implacable", écrit-il dans son ultime message.
Contacté par 20 Minutes, l'un de ses amis égyptiens sur Facebook déclare : "Je ne peux pas croire qu'il ait pu faire un truc pareil, il n'est pas violent. Certains membres de sa famille sont des policiers. Seul un fou peut faire un truc comme ça, et il n'est pas fou. Ce n'est pas possible, il a dû se faire voler son portable ou son passeport."
L’assaillant présumé, "résidant aux Émirats arabes unis", avait déposé une demande visa touristique pour la France le 30 octobre 2016. Le titre avait été délivré pour un séjour du 20 janvier au 20 février, a encore indiqué le procureur.
"Le 26 janvier 2017, il est arrivé à Paris Charles-de-Gaulle en provenance de Dubaï, son vol retour étant prévu le 5 février, et a emménagé le jour même pour une semaine moyennant un montant de 1.700 euros un appartement situé dans le VIIIe arrondissement" qui a été perquisitionné dans l’après-midi, a-t-il ajouté.
L’auteur présumé de l’attaque avait acheté le 28 janvier deux machettes dans une armurerie parisienne. "Les deux machettes présentant un numéro de série, les enquêteurs ont pu remonter jusqu’à leur achat, dont on sait qu’il a été réalisé par un individu se présentant comme Égyptien pour un montant de 680 euros payé en liquide", a-t-il encore ajouté.
Le samedi 4 février, le pronostic vital de l'assaillant n'est plus engagé. Le corps médical l'ayant déclaré "audible", il a été placé en garde à vue à 18h45 à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, où il pourra être interrogé par les enquêteurs.
Le suspect a été entendu dimanche matin 5 février pour la première fois sur son lit d’hôpital, mais a refusé pour le moment de parler aux enquêteurs, selon une source judiciaire qui a précisé qu’il devait être réentendu dans l’après-midi.