C'est une réponse destinée non seulement à François Fillon et Marine Le Pen, mais également à François Hollande :
Les magistrats sont au-dessus des "reproches outranciers" et des "soutiens d'où qu'ils viennent", et "suivent leur rythme en toute indépendance", ont affirmé les premier président et procureur général de la Cour de Cassation.
"Une atmosphère survoltée se développe dans le milieu politique depuis quelques jours autour du travail de la Justice", notent Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, les deux plus hauts magistrats de France, dans un communiqué commun.
"Les uns prétendent qu'elle est instrumentalisée par l'Exécutif. Celui-ci réplique qu'il soutient la liberté d'action des magistrats. En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent", affirment-ils, dans une réponse à François Fillon et François Hollande.
Communiqué du premier président et du procureur général de la Cour de cassation
"Les magistrats suivent leur rythme en toute indépendance sous le seul contrôle des juridictions supérieures, de même qu'ils ont le devoir de ne pas s'engager publiquement dans le débat électoral", concluent-ils.
François Fillon a annoncé mercredi qu'il se maintenait dans la course à l'Élysée malgré sa convocation devant des juges d'instruction le 15 mars "afin d'être mis en examen" dans l'enquête sur l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Pénélope et de deux de ses enfants.
Selon lui, il n'a "pas été traité comme un justiciable comme les autres", "la présomption d'innocence a complètement et entièrement disparu", a notamment accusé le candidat.
Dimanche, la candidate du Front national Marine Le Pen, elle aussi visée par une enquête judiciaire, avait appelé les fonctionnaires "à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser un pouvoir d'État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des coups tordus ou des cabales d'État, (à) se garder de participer à de telles dérives".
"Une candidature à l'élection présidentielle n'autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges", a déclaré François Hollande.
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a lui assuré que "les juges d'instruction conduisent leurs enquêtes en toute indépendance", ajoutant : "le travail en cours des magistrats n'a pas à être commenté".
Communiqué] du premier président et du procureur général de la @Courdecassation, présidents du CSM https://t.co/0CBkxnQPKx
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