Selon son agence de presse Amaq, l'organisation État islamique a revendiqué l'attaque dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen dans la Seine-Maritime. Dans son communiqué, publié mardi 26 juillet, quelques heures après la prise d'otages meurtrière survenue pendant la messe, l'organisation évoque une attaque perpétrée par "deux soldats".
La prise d'otages a eu lieu dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, ce mardi 26 juillet. Elle a débuté ce matin peu avant 10 heures, alors que l'office venait de débuter, et a duré près d'une heure. Les deux preneurs d'otages ont été abattus par les forces de l'ordre et se sont "réclamés" de Daesh.
L'un des otages, le prêtre de l'église, Jacques Hamel, 86 ans, a été égorgé par les terroristes. Un paroissien est grièvement blessé et se trouve entre la vie et la mort.
Auguste Moanda-Phuati, abbé titulaire dans cette église, l'a présenté sur RTL comme un "prêtre à la retraite qui donne encore des coups de main".
Plutôt que de partir à la retraite, Jacques Hamel "a préféré rester sur place et continuer à travailler". L'archevêque de Rouen a évoqué "trois autres personnes blessées dont une très grièvement" et une communauté paroissiale "très choquée".
La mairie de Saint-Etienne-du-Rouvray a ouvert une cellule psychologique.
Les deux assaillants auraient tenté de s’infiltrer discrètement par l’arrière du bâtiment mais une religieuse a eu le temps de s’échapper et d’avertir les forces de l’ordre. Armés de couteaux, ils ont pris en otages cinq personnes qui se trouvaient à l'intérieur.
En sortant de l'église, les deux preneurs d'otages se sont retrouvés face à face avec des hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Rouen, qui les ont abattus.
L'un des deux auteurs de l'attaque serait, par ailleurs, "connu des services antiterroristes", ont indiqué à l'AFP des sources proches de l'enquête. Il était fiché "S", ont précisé ces sources. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête.
Il avait tenté de rallier la Syrie en 2015 et avait été, à son retour, mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, avant d'être libéré sous bracelet électronique.
Sur place, le président François Hollande a assuré que la France mènerait la "guerre" contre le groupe État islamique "par tous les moyens." "Nous sommes face à un groupe, Daech, qui nous a déclaré la guerre. Nous devons mener cette guerre, par tous les moyens, dans le respect du droit, ce qui fait que nous sommes une démocratie", a-t-il déclaré à Saint-Etienne-du-Rouvray , à quelques mètres de l'église où le prêtre a été égorgé.
Le pape François n'a pas tardé à réagir, en déclarant s'associer "à la douleur et à l'horreur" et "condamne de la manière la plus radicale" l'attaque dans une église en France, selon un communiqué du Vatican qui évoque "un meurtre barbare".
Le président du Conseil régional du culte musulman de Haute-Normandie, en charge de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray s'est dit "effaré par le décès de (son) ami", prêtre, tué dans son église.