Les Britanniques ont voté jeudi à 51,9% des voix pour sortir de l'Union européenne, contre 48,1% pour rester, selon les résultats définitifs publiés vendredi 24 juin par la commission électorale.
17,4 millions de personnes ont voté pour le Brexit et 16,1 millions pour rester dans l'UE. Le taux de participation au référendum est particulièrement élevé et atteint 72.2 %.
Conséquence directe de cette décision : Après que les Bourses asiatiques ont plongé, les places financières européennes ont commencé dans le rouge.
À l'ouverture, l'ensemble des Bourses européennes ont plongé. Londres et Paris ont perdu 7% peu après l'ouverture, les Bourses de Lisbonne et Francfort près de 10%. Les principales banques londoniennes s'effondrent elles de 30%.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney a déclaré que l'institution était prête à injecter 250 milliards de livres (326 milliards d'euros) de fonds additionnels afin d'assurer des liquidités suffisantes pour le fonctionnement des marchés suite à la victoire du Brexit.
David Cameron a annoncé sa prochaine démission. "Le pays a besoin d'un nouveau leadership", a déclaré le Premier ministre, indiquant toutefois qu'il assurerait la transition jusqu'en octobre.
À l'issue du référendum, le Royaume-Uni apparaît coupé en deux, entre le Nord et le Sud. En effet, l'Irlande du Nord a voté pour rester à 55,8%, tout comme l'Ecosse qui s'est prononcée pour le maintien à 62%. De son côté, l'Angleterre opte pour la sortie de l'Union européenne à 53,4%.
"Nous attendons maintenant que le gouvernement du Royaume-Uni rende effective cette décision du peuple britannique dès que possible", ont écrit les présidents du Conseil européen, Donald Tusk, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Parlement européen, Martin Schulz, et de la présidence tournante de l'UE, le Néerlandais Mark Rutte.
"Nous nous tenons prêts à lancer les négociations, ont-ils ajouté dans un communiqué commun.
Le gouvernement britannique va devoir entamer la procédure pour sortir de l'Union européenne. Un processus qui pourrait prendre plusieurs années selon les observateurs. Dans un premier temps, il va falloir enclencher l'article 50 du traité de Lisbonne, qui fixe les règles d'une sortie de l'UE. Selon cet article, les parties auront deux ans pour se mettre d'accord.
"Il n'y aura pas de changement immédiat dans la manière dont notre population voyage, dont nos biens circulent et dont nos services sont vendus", a insisté David Cameron, soulignant que les discussions allaient démarrer avec l'UE. Il a aussi précisé qu'il laisserait ces discussions à son futur successeur.
Le président de la République française François Hollande s'est exprimé sur la décision des britanniques de sortir de l'Union européenne.
"C'est un choix douloureux et je le regrette profondément (...) Nous devons respecter ce choix et en tirer toutes les conséquences : le Royaume-Uni ne fera plus partie de l'Union européenne, commence-t-il. Le vote des Britanniques met gravement l'Europe à l'épreuve."
"Il faut rebâtir le projet européen, a déclaré le Premier ministre. Manuel Valls a estimé que la victoire du Brexit en Grande-Bretagne était le "révélateur d'un malaise trop longtemps ignoré" au sein de l'Union européenne.
"C'est le moment d'être digne des pères fondateurs, de refonder une nouvelle Europe en écoutant les peuples", a déclaré lors d'un déplacement dans l'Essonne le Premier ministre, pour qui "l'Europe ne doit plus intervenir partout, tout le temps".
En France, comme ailleurs en Europe, les réactions ne se sont pas faites attendre. Le Front national s'est immédiatement réjoui du résultat du vote.
Dans un entretien au Monde, Nicolas Sarkozy regrette " l’absence complète de leadership en Europe", ajoutant qu’il "déplore", sur ce point, "l’effacement de M. Hollande". "Quand il n’y a plus ni gauche, ni droite, quand il n’y a plus de débat, vous laissez un espace immense aux extrêmes", affirme l’ancien président de la République, pour qui "ce qui se passe en Autriche pourrait arriver en France".
À la différence de Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy est en revanche hostile à l’organisation d’un référendum sur la question européenne : "Je ne crois pas que le référendum soit la meilleure façon de répondre à des questions si complexes portant sur la refondation de l’Europe, qui sont de la compétence de la représentation parlementaire.
"Marine Le Pen, la présidente du parti d'extrême droite demande qu'un référendum similaire soit désormais proposé en France. De son côté, Florian Philippot, vice-président du Front national, s'est également déclaré très heureux sur Itélé, allant dans le sens de Marine Le Pen, et demandant un vote similaire.
L' extrême droite néerlandaise a également fait savoir ce vendredi son souhait de voir intervenir un même référendum aux Pays-Bas, "Les Néerlandais ont le droit à un référendum aussi. Le Parti pour la liberté demande ainsi un référendum sur un Nexit, une sortie néerlandaise de l'UE", a-t-il avancé dans un communiqué de presse selon Le Huffington Post .
Le candidat à l'élection présidentielle Jean Luc Mélenchon a profité du choix des Britanniques de quitter l'Union européenne pour renouveler sa demande de "sortie des traités européens", estimant que l'Europe, "on la change ou on la quitte".
Dans toute l'Europe, plusieurs voix se sont élevées, ce vendredi matin, pour faire part de leurs inquiétudes face aux conséquences du choix des Britanniques.
Sur Twitter : Jean-Pierre Raffarin, a fait part sur de sa tristesse face au résultat annoncé.
Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères a quant à lui appelé l'Europe à prendre des mesures face aux conséquences, en soulignant l'urgence de la situation.
Christian Estrosi, président LR de la région PACA, a de son côté accablé un couple Hollande-Merkel en souffrance, en reprochant à la France son manque de leadership et à L' Europe sa faiblesse.
Sur Europe 1, Alain Juppé a évoqué un choc pour l'Europe et pour la France. Face aux réactions diverses qui fusent depuis l'annonce du brexit, il a également déclaré que reproduire un tel référendum en France serait "offrir la victoire sur un plateau à Marine Le Pen".
La maire de Paris Anne Hidalgo a estimé que la victoire du Brexit était "un jour triste pour l'Europe et pour toutes les villes européennes". "Si je respecte ce choix démocratique, je ne peux que regretter que nous soyons arrivés à une telle situation", indique la maire PS dans un communiqué.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a exhorté vendredi l'Union européenne et la Grande-Bretagne à assurer ensemble une "transition en douceur" vers une nouvelle relation économique, après la victoire du Brexit.
"Nous exhortons les autorités au Royaume-Uni et en Europe à collaborer ensemble pour assurer une transition en douceur vers une nouvelle relation économique (...), notamment en clarifiant les procédures et les objectifs généraux qui guideront ce processus", a déclaré la dirigeante dans un communiqué.
Pour Alexis Tsipras, le résultat du référendum britannique devra servir de "réveil" à l'UE pour "changer sa politique", au risque d'entrer sinon sur "une voie dangereuse de régression pour nos peuples", a mis en garde vendredi le Premier ministre grec.
Moscou espère que le Brexit permettra une amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la Russie, a assuré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Nous espérons que, dans cette nouvelle réalité, la nécessité de construire de bonnes relations l'emportera", a déclaré Dimitri Peskov.
Matteo Renzi président du Conseil italien, a déclaré qu'il est désormais essentiel de "rénover" la "maison Europe". "L' Europe est notre maison", mais "cette maison doit être rénovée, rafraîchie", a affirmé Matteo Renzi, lors d'une brève allocution devant la presse.
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