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Le blog de Pierre HAMMADI

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Bienvenue à tous

Publié le par PIERRE HAMMADI

En annonçant mardi sur RMC un "geste significatif" pour les fonctionnaires, Manuel Valls a jeté un pavé dans la mare : pour la première fois depuis 2010, le salaire de tous les fonctionnaires va augmenter. Un coup de pouce qui fleure bon l'opération rabibochage entre François Hollande et l'une des principales "clientèles" électorales de la gauche.

Le président rendra son arbitrage aujourd'hui. Mais le dégel du fameux point d'indice est bien sur les rails et doit être confirmé jeudi aux partenaires sociaux. Cet outil statistique sert à calculer la rémunération de près de 5,5 millions de fonctionnaires, toutes catégories confondues : s'il ne bouge pas, alors la feuille de paie subit le même sort.

"Le dégel prévu est une mesure de justice", confiait mardi soir Annick Girardin, la ministre de la Fonction publique. Il est vrai qu'avec Hollande, le changement s'est réduit à peau de chagrin sur le bulletin de salaire pour les agents. Certes, le président s'est permis quelques douceurs en supprimant, par exemple en 2014, la journée de carence, ce qui permet désormais aux fonctionnaires d'être payés dès le premier jour en cas d'arrêt maladie. Les plus petits traitements ont aussi été revalorisés. Mais pour le reste, ceinture ! Alors même que policiers ou militaires sont en première ligne, notamment dans la lutte contre le terrorisme. "La reconnaissance des Français doit désormais être matérialisée", justifie Girardin.

L'annonce du Premier ministre intervient aussi au meilleur des moments. FO et la CGT, puissants chez les fonctionnaires, sont aux avant-postes de la contestation contre la loi El Khomri sur la réforme du marché du travail. "Si ça peut les calmer, ce n'est pas plus mal... ", glisse-t-on parmi les députés PS où personne ne cache la dimension politique du gros clin d'œil aux fonctionnaires, dont certains syndicats appellent à manifester le 22 mars.

"C'est un geste électoral", reconnaît Sébastien Denajas, député PS de l'Hérault et soutien indéfectible du gouvernement. A moins de quatorze mois de l'élection présidentielle, François Hollande poursuit sa tournée des déçus. Par petites touches, le chef de l'Etat se rappelle aux bons souvenirs de ces électeurs qui, en 2012, avaient permis son accession à l'Elysée. Un jour les jeunes, le lendemain les chercheurs, le surlendemain les fonctionnaires...

"Ce sont les nôtres, il est temps de se réconcilier", glisse un ténor de la majorité. Au moment même où, de Nicolas Sarkozy à Bruno Le Maire, les candidats à la primaire de la droite ciblent, eux, les fonctionnaires, en évoquant des suppressions massives de postes.

Le chèque promis aux agents promet de faire tiquer Bruxelles. Etudiée mardi soir lors d'une réunion serrée à Matignon entre différents ministres dont Michel Sapin (Finances) et Marisol Touraine (Affaires sociales), une hausse dès cette année de 1 % du point d'indice équivaut à une dépense supplémentaire de près de 2 milliards d'euros par an.

Le gouvernement serait même tenté d'aller plus loin pour rendre le geste bien visible sur la paie.

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