Le gouvernement s'opposera à l'extension de la déchéance de nationalité aux Français n'ayant qu'une seule nationalité. Manuel Valls l'a annoncé mercredi 6 janvier lors d'un entretien accordé à la chaîne BFMTV, au motif que la "France ne peut pas créer d'apatrides".
"Il y a une condition qui doit être très claire : la France ne peut pas créer des apatrides, c'est-à-dire des personnes sans nationalité", a déclaré le Premier ministre depuis Matignon. "Cela n'est pas possible. Cela ne serait pas conforme à l'image, ni aux valeurs, ni surtout aux engagements internationaux de la France. C'est pour ça que nous n'avions pas retenu l'idée de pouvoir déchoir tous les Français de leur nationalité. Je veux être là-dessus extrêmement clair", a-t-il poursuivi.
Alors que le gouvernement souhaitait réserver cette sanction aux binationaux, plusieurs voix, notamment à gauche, demandaient d'aller plus loin pour ne pas créer une France à deux vitesses.
Le Premier ministre a donc répondu non, fermement. "La France ne peut pas créer des apatrides", a-t-il avancé, donnant du crédit aux détracteurs de cette proposition, y compris Nicolas Sarkozy.
Lors d'un bureau politique à huis clos, le président du parti Les Républicains a pris position, mercredi 6 janvier, contre l'élargissement de la réforme prévue initialement pour les binationaux nés en France. La mesure est susceptible de créer des apatrides, a-t-il argué, selon des participants à la réunion.