Les oeuvres sociales de La Poste : un pactole de plus de 212 millions d'euros géré par les syndicats.
La Cour des comptes s'est penchée sur les oeuvres sociales de la Poste gérées par la CFDT, FO et la CGT. Des syndicats qui se surveillent et se contrôlent dans le Cogas, le Conseil d'orientation et de gestion des activités sociales de La Poste.
Un trésor de 212,5 millions d'euros dépensés chaque année selon le bon vouloir de ses gestionnaires syndicalistes, un pactole dont le montant ne bouge pas alors que le nombre de postiers a baissé de 9% entre 2009 et 2013. Les gestionnaires du Cogas peuvent dormir sur leurs deux oreilles : quand il perd de l'argent, La Poste renfloue.
Parmi les multiples activités ruineuses du Cogas, l'exemple le plus édifiant est celui de l'Association des vacances des enfants et des adolescents. L'Avea, c'est la colo des jeunes facteurs, le club Med des petits postiers. Et rien n'est trop beau pour l'Avea : 13 centres de séjour, dont 11 gardés toute l'année par des gardiens, soixante-dix salariés à temps plein au siège, une centaine d'animateurs à temps partiel...Et un budget qui grimpe : + 6,9% entre 2009 et 2013 grâce à une subvention exceptionnelle les deux premières années.
Pourtant, l'Avea prend l'eau de toutes parts. L'association est gérée en dépit du bon sens. Les coûts fixes font flamber les tarifs des colonies. A cause des 70 salariés du siège (dont 13 téléconseillers à temps plein et 8 salariés responsables du catalogue papier !), les magistrats ont calculé un ratio de 191 séjours vendus par salarié à l'Avea, contre 550 séjours chez les principaux concurrents.
Les 13 centres de vacances de l'Avea pâtissent de cette organisation. Avec une dizaine de semaines d'occupation par an, ils sont "surdimensionnés et sous-exploités", observent les magistrats. En 2013, l'Avea a facturé près de 55.000 nuitées, soit dix fois moins que sa capacité totale (583.560 nuitées)...
Les très chères colonies de vacances de La Poste
Parfois, on se dit que les magistrats de la Rue Cambon doivent bien rigoler. Par exemple quand ils se penchent sur les œuvres sociales de La Poste. Dans un épais rapport rendu public le 27 octobre, la Cour des comptes s'est immergée dans une sorte d'univers kafkaïen, une administration d'un siècle passé où l'on réserve ses vacances par courrier (normal !)