Un manifestant de 27 ans, originaire de Quimperlé, dans le Finistère, a été gravement blessé à l’œil durant la manifestation de "gilets jaunes" samedi 19 janvier à Rennes, a indiqué la préfecture ce lundi.
La mère du jeune homme assure que son fils a été touché par une grenade de désencerclement puis un tir de flash-ball. Dans une vidéo postée dimanche matin sur Facebook, Marie-Laure Leroy, professeure de lettres dans la région de Quimperlé, qui se présente comme la mère du blessé, raconte depuis la salle d'attente de l'hôpital de Pontchaillou, à Rennes, que son fils de 27 ans a été "opéré pendant trois heures par un interne qui a fait ce qu'il a pu pour sauver son œil, ce qui n'a pas été possible".
Il a, selon elle, été touché par un "tir de flashball" effectué par "un type de la BAC" (brigade anticriminalité) "à quatre mètres environ" alors qu'il constituait un cordon de sécurité autour d'un blessé pris en charge par les pompiers. "Vos sbires, monsieur Macron, mutilent nos jeunes. Ces jeunes, j'insiste, ne présentaient aucun danger. Aucun d'eux n'avaient le visage couvert. Ils étaient tous désarmés", ajoute la dame. "Le flash-ball a été récupéré et est actuellement entre les mains d'un avocat", affirme-t-elle.
"Les circonstances dans lesquelles l'événement s'est produit sont loin d'être déterminées", a indiqué Augustin Cellard, directeur du cabinet de la préfète d'Ille-et-Vilaine, en renvoyant vers le parquet pour plus de précisions. Interrogé par l'AFP, le parquet de Rennes n'a pas souhaité répondre. Aucune plainte n'a été déposée auprès de la police de Rennes.
La préfecture du Finistère a assuré à France Bleu Armorique avoir "très peu d'éléments" et que "les circonstances de l’événement ne sont pas encore établies", mais confirme que "parmi les dix blessés lors de la manifestation, un jeune homme de 27 ans a été touché à l’œil vraisemblablement par l'explosion d'une grenade de désencerclement".
"Combien de blessés va-t-il encore falloir, avant que vous vous rendiez compte que diriger un pays, ce n'est pas se tenir en haut, c'est peut-être se pencher sur les gens, écouter ce qu'ils ont à dire", lance la mère du jeune homme dans la vidéo, interpellant à plusieurs reprises Emmanuel Macron.
La préfecture a annoncé dimanche soir que 16 personnes avaient été blessées durant l'"acte 10" de la mobilisation à Rennes, dont 6 forces de l'ordre.