Dans une Assemblée nationale très clairsemée dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 janvier, les députés se penchent sur la loi "anti-casseurs". Christophe Castaner monte à la tribune pour un discours de quinze minutes d'une grande fermeté tout en cherchant à rassurer. "Ce n'est pas une loi anti-gilets jaunes, ni une loi anti-manifestations. C'est une loi contre les personnes violentes", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Une soirée tendue à l'hémicycle. Alors que les députés planchent sur la loi anti-casseurs, promise par la majorité, le député insoumis Alexis Corbière a pris la parole pour dénoncer, comme le fait son groupe depuis plusieurs semaines, la "dérive autoritaire" du gouvernement.
Sauf que la vice-présidente du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée et députée de Haute-Savoie, Véronique Riotton, a décidé de ne pas siéger au sein de son groupe mais de se tenir debout à proximité des bancs insoumis. Une attitude qui a littéralement exaspéré le député de Seine-Saint-Denis.
"Monsieur le président, je tiens à dire que cette personne m'a insulté pendant que je parlais", s'est énervé l'élu insoumis, qui a ajouté: "ça commence à bien faire! Je veux bien entendre qu'il y ait des protestations, mais quand ce sont des injures qui sont tenues à côté de moi...".
Alexis Corbière a par la suite demandé à l'élue LREM de regagner sa place, en vain."Je propose que cette collègue retourne s'assoir, parce qu'elle parle et elle m'insulte pendant que je parle", a-t-il déploré, comme le montre la séquence vidéo ci-dessous :
Premières tensions dans l'hémicycle sur le #PPLAnticasseurs : @alexiscorbiere affirme que @CCastaner est dans une "dérive autoritaire".#directAN pic.twitter.com/9qzlXz3wjU
— LCP (@LCP) 29 janvier 2019
Après un rappel à l'ordre du président de séance, la députée est finalement allée se rasseoir sur les bancs de son groupe.
Pris à partie sur Twitter par une autre députée LREM qui s'indignait qu'il ait "intimé à une parlementaire d'aller s'assoir", le député insoumis a répondu du tac au tac. "Vous devriez avoir honte madame. Cette "parlementaire" s'était postée à côté de moi debout et m'insultait pendant que je parlais. Trouvez vous cela normal ? Moi non", a répliqué Alexis Corbière, estimant que le comportement de Véronique Riotton reflète "l'autoritarisme" de la majorité.
Vous devriez avoir honte madame. Cette "parlementaire" s'était posté à côté de moi debout et m'insultait pendant que je parlais. Trouvez vous cela normal ? Moi non. Et je lui ai demandé de rejoindre son siège. l'autoritarisme c'est vous qui tolérez qu'on injurie un opposant.. https://t.co/WeeF2KgTKd
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 29 janvier 2019
On ne peut entendre sur la vidéo, l'insulte évoquée par le député Insoumis. La réponse est finalement venue de Véronique Riotton elle-même. Sur Twitter, elle a posté un message dans lequel elle revendique l'utilisation du terme "conneries" pour qualifier les propos d'Alexis Corbière. Quant à sa présence à côté de lui durant son intervention, elle affirme avoir voulu simplement attendre la fin de son intervention pour ne pas avoir à lui passer devant.
Oui, @AlexisCorbiere dit des « conneries » quand il qualifie de «dérive autoritaire» un texte qui protège le droit de manifester.
— Véronique Riotton (@V_Riotton) 30 janvier 2019
Non, je ne le provoque pas quand je reste debout dans l’hémicycle hors champ pour ne pas déranger son intervention en regagnant ma place.