Mercredi 16 mai François de Rugy, le président de l’Assemblée nationale, a invité pour les 70 ans de l’État d’Israël, Yull-Yoël Edelstein, président de la Knesset, la Chambre des députés de l’État hébreu.
Dans son propos liminaire, la présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez (MoDem), a rappelé l’inquiétude de la France depuis le choix du président Donald Trump, approuvé par Israël, de se retirer de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
Cette décision “nous apparaît lourde de menaces sur la stabilité de la région”, a dit l’ancienne ministre, pour qui ce départ a “plus de chance de déboucher sur le renforcement de tensions difficilement contrôlables, dont nous voyons déjà les prémices, que sur un meilleur accord”.
Pour Yuli-Yoel Edelstein “Si les Européens veulent renégocier l’accord, comme ils disent vouloir le faire, il faut l’arranger ou l’annuler”.“Si quelqu’un veut renégocier, c’est le bon moment.” a-t-il ajouté.
Les députés français ont interpellé le président de la Knesset, sur le bain de sang à Gaza, où 60 morts Palestiniens dont plusieurs enfants ont été tués par les forces israéliennes qui ont fait également 2.500 blessés ces derniers jours, alors que les États-Unis viennent d’inaugurer une ambassade à Jérusalem.
Les Insoumis et aussi certains communistes se sont montrés les plus critiques ce mercredi matin lors de l’audition d’Edelstein devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.
Bien que présent, Jean-Luc Mélenchon a préféré laisser la parole à Clémentine Autain, députée de Seine Saint Denis. "Comment vous pouvez-vous comparer les terroristes de Daech avec les Palestiniens qui se battent pour leurs droits ?", a interpellé la députée, dénonçant le "blocus depuis plus de 10 ans" subi par les habitants de Gaza.
"Donald Trump et Netanyahou ont du sang sur les mains alors que selon l’ONU, les manifestants ne constituaient aucune menace imminente (lundi 14 mai)", a-t-elle souligné. Dénonçant un "blocus illégal".
Opération de désinformation de @YuliEdelstein qui compare les #Palestiniens... aux terroristes de Daesh ! La logique guerrière et méprisante envers les résolutions de l’ONU de #Netanyahou est l’ennemi de la paix entre les peuples palestiniens et #israéliens. #DirectAN pic.twitter.com/DArTmjI6gf
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 16 mai 2018
Le député communiste Jean-Paul Lecoq, lui, a accusé Israël de mener "une politique de terreur". "Vous êtes un État terroriste dans votre comportement", a-t-il ajouté, réclamant l’annulation de la saison culturelle croisée France-Israël, prévue de juin à septembre.
Une idée rejetée par la présidente du groupe d’amitié France-Israël de l’Assemblée, Elise Fajgeles (LREM), qui a plaidé pour des relations parlementaires entre les deux pays empreintes de “gravité” et “d’honnêteté intellectuelle”.
Les députés présents ont jugé disproportionnée voire illégitime l’action d’Israël contre Gaza, à l’exception du député des Français de l’étranger de cette région du monde, Meyer Habib (UDI). Plusieurs, comme le député (LREM) Jean-François MBaye, ont demandé à Israël d’accepter des enquêtes indépendantes sur la mort de manifestants palestiniens.
"Il faut comprendre que la situation à Gaza a très peu à voir avec le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est une action très bien planifiée du Hamas qui utilise les populations y compris des femmes, des enfants, des adolescents, comme boucliers humains", a rétorqué Yull-Yoël Edelstein.
Critiquant les tentatives de certains de comprendre les revendications des Palestiniens, Youli Edelstein a lancé : "S'il vous plaît, une demande très personnelle. Je sais ce qu'est la souffrance. Je sais ce qu'est le manque de démocratie. S'il vous plaît, je vous en supplie ; Ne tentez pas de comprendre des terroristes. Non. Il n'y a pas de souffrance ! Rien au monde ne justifie de faire exploser des autobus ou de mener des attaques terroristes".