La contribution sociale généralisée (CSG) est un impôt prélevé sur les revenus d'activité et les revenus de remplacement en vue de financer la protection sociale. Son taux varie en fonction des revenus concernés (salaires, pensions de retraite, allocations chômage, etc.).
Macron a décidé de ré-évaluer le taux de la CSG par une hausse, fixée à 1,7 point et qui concernera aussi bien les salaires que les pensions de retraite ou les revenus du patrimoine.
- Pour les salariés, la hausse de 1,7 points fera passer la CSG de 7,5% aujourd'hui à 9,2%.
Cette mesure devrait selon le premier ministre Edouard Philippe être compensée par la suppression des cotisations chômage et maladie prélevées sur les salaires, dont le taux est actuellement de 3,15 % (0,75 % pour les cotisations maladie et 2,4 % pour les cotisations chômage). Au final, ces allègements devraient donc être supérieurs à l'augmentation de la CSG. Les salaires nets versés devraient ainsi légèrement augmenter, avec une hausse de quelques dizaines d'euros.
Dans le cas de figure d'un salarié au Smic, cela équivaudrait à un gain d'environ 250 euros par an. Et plus les salaires augmentent, plus les gains sont importants.
- Les fonctionnaires verront également la hausse de la CSG, au même titre que les salariés du privé, mais la suppression des cotisations salariales ne concerne pas leur régime. Un enseignant rémunéré 1.500 euros par mois verra donc ses prélèvements augmenter de 25 euros tous les mois, soit 300 euros sur l'année.
Pour eux, la hausse de la CSG devrait a priori être compensée : des compensations sont envisagées par le gouvernement, comme l'attribution d'une prime, mais elles ne sont pas encore détaillées.
- Les indépendants verront également la hausse de la CSG, au même titre que les fonctionnaires et devrait a priori être compensée par une baisse de charges.
- Pour les retraités, cette réforme de la CSG pourrait surtout avoir un effet négatif sur le pouvoir d'achat d'une large partie des retraités.
Tous ne seront toutefois pas impactés. Selon le gouvernement, la hausse de la CSG ne concernera pas les retraités qui bénéficient actuellement d'une exonération de CSG ou d'un taux réduit de 3,8%.
En revanche, les huit millions de retraités actuellement soumis au taux de 6,6 % verront ce pourcentage augmenter, pour passer à 8,3 %, soit une hausse de 1,7 point. Environ 60 % des retraités devraient être concernés par cette augmentation, c'est-à-dire ceux dont le revenu fiscal de référence dépasse 1.200 € par mois pour une personne seule et 1.800 € par mois pour un couple.
Selon le gouvernement, cette perte de pouvoir d'achat pourrait être compensée par la suppression de la taxe d'habitation qui concernerait 80% des ménages.
Après le gel des retraites depuis 4 ans, la suppression de la demi-part des veuves, la fiscalisation des familles nombreuses sans oublier la création de la cotisation additionnelle de solidarité, le gouvernement décide la hausse de la CSG sur les pensions des retraités.
Les retraités ont voté massivement pour Emmanuel Macron et pour cause, il leur a promis l'exonération de la taxe d'habitation pour faire passer l'augmentation de la CSG de 1,7%.
L'ancien candidat leur a adressé un tract par la Poste avant le deuxième tour de l'élection présidentielle :
"Je tenais à vous écrire, afin de vous présenter les orientations que je souhaite donner à mon quinquennat concernant votre vie à la retraite.
Je m'engage tout d'abord à protéger votre pouvoir d'achat et en redonner aux retraités les plus modeste.
J'exonérerai 80% des Français du paiement de la taxe d'habitation. Les couples de retraités touchant jusqu'à 3.800 € de revenus nets ne paieront donc plus cette taxe.
Je veillerai à ce que les 40% de retraités les plus modestes soient exonérés de l'augmentation de 1,7 points de la CSG.
J'ai conscience que cette mesure, destinée à favoriser l'activité, supposera un effort de la part des retraités non exonérés mais cet effort sera juste et équilibré..."
Dans une interview au JDD, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics a déclaré "Je pense que tous les retraités de France se soucient de la qualité de vie de leurs enfants et petits-enfants et considèrent, comme nous, que le travail doit payer. Le courage, c'est de faire des réformes pour les salariés et les ouvriers".
Bruno Le Maire, le Ministre de l'Économie a déclaré dimanche 28 juin au journal télévisé de TF1 concernant la hausse de la CSG :
“J’ai conscience de l’effort demandé aux retraités. Ceux qui ont une pension de retraite faible, sous les 1.200 euros pour une personne seule et 1.800 pour un couple, ne seront pas concernés par l’augmentation de la CSG. Mais je leur demande quel modèle ils veulent pour la société. Je leur dis “Êtes vous prêts à faire des efforts pour qu’à la fin du mois tout le monde puisse avoir un complément de revenu”.
Buno Le Maire n'est pas sans savoir que les retraités donnent déjà beaucoup :
11% des grands-parents gardent leurs petits-enfants tous les jours ce qui correspond à une économie de nounou de près de 32 millions d’euros chaque jour pour les familles soit près de 8 milliards d’euros par an.
Chaque année, les retraités donnent à leurs enfants ou leurs petits enfants, la somme faramineuse de 32 milliards d’euros.
Alexis Corbière, député La France insoumise, a jugé dimanche 9 juillet "dégueulasse" la hausse de la CSG et la baisse de l'ISF envisagées par l'exécutif.
"Je dis que quand on a bossé toute sa vie, qu'on gagne 1.300 euros par mois, vous augmentez la CSG, c'est dégueulasse, surtout que les mêmes qui font ça expliquent qu'il faut baisser l'ISF", a affirmé sur LCI le député de Seine-Saint-Denis.
"Ce qui me choque, c'est avoir pour idée de baisser une partie de l'ISF, donc un cadeau pour les plus riches, mais en même temps augmenter la CSG pour nos anciens, notamment les gens qui ont une pension au-dessus de 1.200 euros par mois (...). C'est honteux, immoral, scandaleux", a-t-il lancé.
"Si vous avez voté Macron, pour les anciens qui nous regardent, il vous fait les poches, et c'est honteux!", a-t-il insisté.
Pour lui, les classes moyennes, "les gens qui gagnent 3.000 euros par mois (...) sont extrêmement sollicités sur le plan fiscal, ils en prennent plein la figure", notamment "dans les grandes agglomérations".