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Le blog de Pierre HAMMADI

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Bienvenue à tous

Publié le par PIERRE HAMMADI

Toutes les associations de Tsiganes et des gens du voyage de France attendaient cette reconnaissance.

C'est la première fois qu'un président évoque ainsi la responsabilité de l'État dans la persécution des gens du voyage, une reconnaissance réclamée de longue date.

François Hollande a reconnu samedi la responsabilité de la France dans l'internement de milliers de Tsiganes par le régime de Vichy jusqu'en 1946 lors de la première visite présidentielle sur le site de cet ancien camp d'internement de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire).

"Le jour est venu et il fallait que cette vérité soit dite", a déclaré le président. "La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame", a-t-il poursuivi lors d'une cérémonie d'hommage, où étaient présents plusieurs survivants.

Montreuil-Bellay, était le plus grand des 31 camps gérés par les autorités françaises et entre 6.000 et 6.500 personnes y furent internées.

Des nomades, des Tsiganes mais aussi des sans-domicile-fixe, furent internés de novembre 1941 à janvier 1945. Classé monument historique en 2012, le site de Montreuil-Bellay, dont il ne reste que des vestiges, est hautement symbolique. Il témoigne du traitement dramatique enduré par ces personnes entre 1940 et 1946.

Cette reconnaissance n'est qu'une première étape pour la population nomade. "Il reste maintenant à abroger la loi de 1969 qui restreint encore la libre circulation de ces citoyens français, explique Laurent el-Ghozi, président de la Fnasat-Gens du voyage. Car ils peuvent être manouches, tsiganes ou de bien d'autres origines encore, mais ces gens sont bel et bien des citoyens français."

Les gens du voyage se battent pour l'abrogation totale de la loi de 1969 qui instaura le "livret de circulation", obligeant ses détenteurs à se présenter à un commissariat tous les trois mois pour indiquer où ils se trouvent, et dont la suppression a seulement été votée en 2015 par l'Assemblée nationale, après réclamation de l'ONU.

L’histoire d’autant plus douloureuse que l’internement de ces hommes, femmes et enfants nomades a été géré non pas par l’occupant allemand mais par le régime de Vichy entre 1940 et 1944, puis se prolongea deux ans après la libération.

"Ils sont internés en famille dans une trentaine de camps qui sont créés à la va vite à partir de novembre 1940 (…) ils seront gérés exclusivement par la gendarmerie et les préfectures" indique l’historienne, Henriette Asséo. "Ils relèveront d’une administration particulière. Une administration étant censée garder et nourrir derrière des barbelés une population constituée de familles et dont 60% des internées sont des enfants en bas âge" précise-t-elle.

Dans ses Mémoires, Jacques Sigot, l’ancien instituteur et historien montreuillais qui, depuis trente ans, se bat pour que cette page d’histoire, longtemps occultée, ne disparaisse pas relate que, du 8 novembre 1941 au 16 janvier 1945, la France fit du site de Montreuil-Bellay un camp pour "individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani". Ces Tsiganes, par familles entières, venaient d'une multitude de petits camps ouverts suite à la loi du 6 avril 1940 signée par Albert Lebrun, dernier président de la 3e République.

"Une loi qui stipulait que ces nomades devaient être rassemblés dans des communes désignées sous surveillance de la police et qui fut appliquée avec zèle par Vichy." Furent aussi internés à Montreuil des clochards arrêtés dans les rues de Nantes au début de l'été 1942, et qui disparurent quasiment tous avant la fin de l'hiver qui suivit. Au final, aucun nombre des victimes ne peut-être précisé, même si l’on parle de 300 à 500.000 morts en France. Si l’on sait que quelque 21.000 Tsiganes ont été exterminés à Auschwitz-Birkenau, beaucoup furent exécutés là où ils se trouvaient sans avoir été déportés, comme le furent les Juifs, dans les camps de la mort nazis.

Camp de Montreuil-Bellay - Jacques Sigot Camp de Montreuil-Bellay - Jacques Sigot

Camp de Montreuil-Bellay - Jacques Sigot

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