La France est encore une fois endeuillée par un attentat terroriste perpétré jeudi vers 23 heures, au soir de la fête nationale du 14 juillet, à Nice dans les Alpes-Maritimes. Au moins 84 personnes, dont au moins deux enfants, sont mortes sur la Promenade des Anglais, fauchées par un camion qui a foncé dans la foule sur une distance de deux kilomètres.
Le camion "est un poids lourd de 15 m de long qui roulait à 90 km/h", a raconté un témoin sur i-Télé. Des photos montrent le camion blanc criblé de balles, notamment sur le pare-brise. Une fois son camion arrêté, l'homme a ouvert le feu avec un pistolet avant d'être abattu par la police.
Son conducteur a été identifié, comme étant Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un homme de 31 ans né en Tunisie et domicilié à Nice.
La section antiterroriste du parquet de Paris a annoncé s'être saisie de l'enquête. Le parquet s'est saisi d'une enquête pour "assassinats et tentatives d'assassinats en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé le parquet.
À ce lourd bilan s'ajoutent des dizaines de blessés, dont 18 se trouvaient "en état d'urgence absolue", selon le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu sur place dans la nuit. Le président François Hollande avait parlé d'"une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié" et a décrété trois jours de deuil national, les 16, 17 et 18 juillet.
"Après Paris, en janvier 2015 puis en novembre avec Saint-Denis, voici que Nice est touchée. C'est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste", a réagi le chef de l'État lors d'une allocution.
Le chef de l'État a confirmé vendredi 15 juillet le caractère "terroriste" de l'attaque meurtrière de Nice et annoncé une série de mesures pour renforcer la lutte antiterroriste, dont la prolongation de l'état d'urgence.
Fait exceptionnel, le président de la République a également annoncé sa décision "de faire appel à la réserve opérationnelle" constituée d'ancien militaires ou gendarmes, "en particulier pour le contrôle des frontières".
Le choix du mode opératoire et de cette date hautement symbolique évoquent les consignes de groupes jihadistes.
Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l'EI encourageait ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible. "Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle", leur disait-il, "débrouillez vous (...) renversez-les avec votre voiture".
La ville de Nice a rapidement déployé une cellule de crise afin de répondre aux questions des familles. Le Plan blanc a notamment été déclenché et un numéro de téléphone a également été ouvert pour faciliter la prise en charge des victimes et informer leurs proches. Il s’agit du 04.93.72.22.22.
La cellule d'aide aux victimes du quai d'Orsay, déjà activée lors des attentats de 2015, est opérationnelle avec un numéro d'urgence après l'attentat de Nice, a annoncé le quai d'Orsay. Un numéro d'urgence est disponible au 01.43.17.56.46.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a observé un moment de silence vendredi matin en hommage aux victimes de l'attentat de Nice.
Les coureurs et dirigeants du Tour de France ont rendu hommage aux victimes de l'attentat de Nice, ce vendredi matin avant leur départ pour la 13e étape, un contre-la-montre en Ardèche.
L'attentat n'a pas encore été revendiqué.
“J’essaie de contenir ma colère”, a expliqué Christian Estrosi vendredi 15 juillet 2016 sur BFMTV et RMC. Le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur demande des explications au gouvernement au lendemain de l’attentat qui a fait au moins 84 morts et des dizaines de blessés, dont 18 en "urgence absolue".