"Le 31 mars, on ne rentre pas chez nous", avaient-ils promis. Ils ont tenu parole. Jeudi, après la manifestation contre la loi Travail, des centaines de personnes, 4.000 selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place de la République, à Paris, où ils ont passé une bonne partie de la nuit. Un mouvement baptisé "Nuit Debout" et imité dans plusieurs villes de France.
Paris, un concert, une projection du film Merci Patron ! mais surtout des débats politiques étaient organisés, jusqu'à l'expulsion des derniers irréductibles par la police à 5 heures du matin.
La "Nuit Debout" est d'abord née d'une frustration, explique Camille à francetvinfo : "On était un peu déprimés par les résultats des élections régionales. Autour de nous, on a eu l'impression d'une torpeur généralisée. A cela s'ajoutaient les attentats…" Autour de la rédaction du journal indépendant Fakir (qui se définit comme un "journal fâché avec tout le monde. Ou presque"), l'envie d'une réaction monte.
Ce sentiment va croiser une autre dynamique. Le fondateur de Fakir, François Ruffin, se prépare à sortir son premier film, "Merci Patron !". Le documentaire, qui raconte comment deux chômeurs, licenciés par le groupe LVMH, ont piégé son patron Bernard Arnault, est devenu un "phénomène" en salles, avec 150.000 entrées en un mois, raconte Télérama.
"C'est un film réjouissant, et qui répond bien au contexte actuel autour de la loi Travail", explique Camille. Avant même sa sortie, l'équipe de Fakir, dont la jeune femme fait partie, "a senti une énergie chez les gens qui sortaient du film. On s'est dit que ce serait dommage de la laisser filer".
Frustrés par les manifestations, les initiateurs de la "Nuit Debout" expliquent avoir voulu créer "un espace de débat et de fête". Ils se défendent d'avoir une ligne politique. "On est de gauche et on n'aime pas le PS, mais j'imagine qu'on n'est pas tous sur la même ligne", confie Camille.
Pour la deuxième fois consécutive, les manifestants qui occupaient la place de la République à Paris, ont été évacués à partir de 6 heures ce samedi matin par la police, rapporte France Info. "80 militants ont été évacués à 5h25" selon une source policière. Quelques centaines de personnes s'étaient massées sur la place vendredi à 18 heures précise Le Monde.
La place avait d'abord été occupée à l'issue de la manifestation du jeudi 31 mars contre la loi Travail, jusqu'à être évacuée dans le calme le vendredi vers 5 heures du matin, alors qu'une cinquantaine de personnes s'y trouvait encore.
Ce samedi 2 avril, l'évacuation aurait été "plus musclée", indique un journaliste d'iTELE sur place, alors qu'un militant du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) indique lui à France Info que les CRS distribuaient des "coups de matraque". "L'évacuation s'est bien passée" avance de son côté une source policière.
Les "indignés" français, en référence au mouvement espagnol du même nom qui pratiquait l'occupation des places publiques en mai 2011, ne s'avouent pas vaincus pour autant. Le leader du NPA Olivier Besancenot appelle en effet les intéressés à réinvestir la place dès 14h ce samedi.
Les organisateurs appellent ce dimanche sur leur compte Twitter à réinvestir la place de la République à partir de 13h30.
Qui sont les militants qui ont passé la "Nuit Debout" contre la loi Travail ?
"Le 31 mars, on ne rentre pas chez nous", avaient-ils promis. Ils ont tenu parole. Jeudi, après la manifestation contre la loi Travail, des centaines de personnes, 4 000 selon les organisateurs, se