Le démantèlement de la partie sud de la "jungle" de Calais s'est poursuivi mercredi 2 mars et pour la troisième journée consécutive dans le calme mais toujours sous haute sécurité policière.
Sur place, deux migrants iraniens se sont cousus les lèvres pour protester contre le sort qui leur ait réservé.
Cette action est identique à celle menée par cinq migrants iraniens fin novembre à la frontière gréco-macédonienne, qui protestaient contre le refus de la Macédoine de les laisser passer.
Mercredi matin, peu après 8h30, les employés de la Sogéa, société mandatée par l'Etat pour démanteler la partie sud de la "jungle" de Calais, devenue le plus grand bidonville de France, avaient repris leurs opérations.
"Il faut sortir, ça va démolir", avertissaient les policiers sur place, en tapant sur les abris de fortune encore sur pied pour en déloger les occupants toujours présents. Y compris ceux qui réclamaient d'au moins terminer leur petit-déjeuner, sommés de s'en aller, comme le raconte Mariam, une salariée du Secours catholique. "Les gens se sont résignés, ils baissent les bras", dit-elle à l'AFP pour expliquer aussi le calme ambiant.
Alors que les équipes de services de l'Etat (les "maraudes sociales") tentaient à nouveau d'encourager les migrants à accepter une solution de relogement, le sous-préfet de Calais Vincent Berton a affirmé que "200 places étaient encore libres (sur les 1500)" dans le centre d’accueil provisoire (CAP) constitué de conteneurs chauffés et "300 autres au sein des tentes bleues de la sécurité civile (sur 500 disponibles)".
Il a également réaffirmé que les migrants étaient invités prioritairement à rejoindre l'un des 102 centres d'accueil et d'orientation (CAO) en France où "environ 1000 places sont encore disponibles".
La nuit de mardi à mercredi a été calme aux abords de la "jungle", dont plusieurs riverains ont dit mercredi à l'AFP leur soulagement. "Cela aurait dû être fait depuis longtemps. Cela nous aurait évité désagréments et dégradations", s'est ainsi félicité Bernard, l'un d'entre eux.
"Un dispositif sécuritaire renforcé a été mis en place autour du campement pour éviter des assauts sur la rocade de la part de migrants, celui-ci a été efficace", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais à l'AFP.
Quelques migrants ont néanmoins été empêchés entre 3h et 5h de quitter la "jungle", où survivent entre 3700 et 7000 personnes selon les sources, pour éviter qu'ils essayent d'atteindre la rocade portuaire, où transitent les poids-lourds pour rejoindre l'Angleterre.
Deux hommes lèvres cousues dans la "jungle" de Calais
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