Une catastrophe a peut-être été évitée de justesse. Une vaste opération antiterroriste a été menée à Argenteuil dans le Val d'Oise depuis jeudi 24 mars et s'est poursuivie toute la nuit avant de s'achever à la mi-journée vendredi 25 mars.
Bernard Cazeneuve a annoncé qu'un projet d'attentat avait été déjoué alors que la perquisition a notamment permis de mettre la main sur des explosifs. Si une petite quantité a un temps été évoquée, plusieurs kilos de TATP auraient été retrouvés dans l'appartement du suspect, ainsi que des kalachnikovs et des armes de poing, selon France Info.
Un homme a été interpellé jeudi matin à Argenteuil. Les perquisitions ont permis de découvrir des explosifs à son domicile et les policiers ont tout lieu de penser qu'il projetait de très bientôt passer à l'acte sur le sol français.
Cette arrestation a ainsi permis la vaste opération antiterroriste et la perquisition de son logement à Argenteuil, par les policiers de la DGSI. Une opération commencée jeudi 24 mars et qui se poursuivait encore vendredi 25 mars au matin. Il s'agit de la douzième tentative déjouée en quinze mois.
il s'appelle Reda Kriket et il est âgé de 34 ans. Originaire des Hauts-de-Seine, cet homme de nationalité française était un des piliers, avec Abdelhamid Abaaoud, d'une vaste filière de recrutement de djihadistes en Belgique pour la Syrie. Ce réseau dirigé par un Bruxellois de 41 ans, Khalid Zerkani, a permis d'envoyer une trentaine de jeunes vers l'organisation État islamique. Le procès en appel du réseau Zerkani s'est tenu en Belgique le mois dernier. En son absence, Kriket a été condamné à 10 ans de prison, en même temps qu'Abaaoud, lui aussi absent, et condamné à 20 ans.
Comme les frères kamikazes de Bruxelles, Reda Kriket est un braqueur, un voyou, qui a versé dans l'islamisme. Début 2014, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la justice belge. Installé dans la banlieue de Bruxelles, il est soupçonné d'investir le produit de ces délits dans le financement d'une cellule qui envoie des candidats au jihad en Syrie.
Selon Le Parisien, Reda Kriket aurait rejoint Zerkani vers la mi-2013. Avant de verser dans le terrorisme, Reda Kriket était connu comme braqueur, ce qui lui assurait des revenus confortables, semble-t-il. Ainsi, selon les autorités belges, il a pu offrir 12 000 euros à un candidat au djihad. Fin 2014, c'est à son tour de partir pour la Syrie, comme l'ont fait avant lui deux des protagonistes des attaques de Paris, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, tous deux tués lors de l'assaut de Saint-Denis. Fin 2015, la DGSI diffuse un avis de recherche au nom de Reda Kriket. Mais sur le document, le visage n'est pas le bon.
Toujours selon Le Parisien, Khalid Zerkani apparaît comme l'un des chaînons qui relient les attentats de Paris à ceux de Bruxelles, et donc, aujourd'hui, au projet que vient de déjouer la police française. En effet, Zerkani a été de nouveau jugé récemment pour son rôle dans une autre filière de recrutement de l'EI. Une filière où, selon le quotidien, apparaît Najim Laachraoui, mort en kamikaze à l'aéroport Zaventem, et soupçonné d'être l'artificier des attaques du 13 novembre.
Plusieurs opérations antiterroristes ont été lancées, vendredi 25 mars dans l'après-midi, dans les communes de Schaerbeek, Forest et Saint-Gilles, près de Bruxelles (Belgique). Trois suspects ont été arrêtés lors de ces interventions, annonce le parquet fédéral belge. Ces interpellations sont liées à l'enquête sur le projet d'attentat en France, déjoué jeudi avec l'arrestation du jihadiste présumé en région parisienne.
A Schaerbeek, les forces de l'ordre ont neutralisé un individu dont l'identité n'est pas encore connue. Il a été légèrement blessé par balle au niveau de la jambe. Deux autres interpellations ont eu lieu, une à Forest et l'autre à Saint-Gilles.
Le lien est formellement établi entre les commandos djihadistes des attentats de Paris et les auteurs des attaques de Bruxelles, dont au moins trois avaient participé, de manière plus ou moins directe, aux tueries du 13 novembre. Khalid El Bakraoui, auteur de l'attentat-suicide dans le métro de Bruxelles mardi, était recherché dans l'enquête sur les attentats de Paris pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi utilisé par certains assaillants du 13 novembre, a annoncé jeudi le parquet fédéral belge. Depuis le 11 décembre, est-il précisé dans un communiqué, il était visé par deux mandats d'arrêt, international et européen, délivrés par le juge antiterroriste en charge du volet belge de l'enquête sur ces attentats ayant fait 130 morts à Paris.
Khalid El Bakraoui, ajoute le parquet, "était suspecté d'avoir loué, à l'aide d'une fausse carte d'identité belge au nom de Ibrahim Maaroufi, une habitation rue du Fort à Charleroi qui aurait servi de planque au groupe terroriste impliqué dans les attentats de Paris et qui a été perquisitionnée le 9 décembre 2015". Il a mené mardi peu après 8 heures une attaque-suicide à la station de métro Maelbeek, tout près des institutions européennes, à Bruxelles, causant une vingtaine de morts. Une heure auparavant, son frère aîné Ibrahim, avec un autre kamikaze identifié mercredi comme étant Najim Laachraoui (également lié aux attentats de Paris), avaient provoqué une double explosion dans le hall des départs de l'aéroport international Bruxelles-Zaventem.
Les frères Bakraoui et Najim Laachraoui sont liés aux attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis. Khalid El Bakraoui est notamment soupçonné d'avoir loué une planque à Charleroi, utilisée par des djihadistes de Paris avant les attaques. Laachraoui est considéré par les enquêteurs français comme un artificier et un possible coordinateur.
Attentat déjoué : qui est Reda Kriket, l'homme interpellé ?
Un homme a été interpellé jeudi matin à Argenteuil. Les perquisitions ont permis de découvrir des explosifs à son domicile et les policiers ont tout lieu de penser qu'il projetait de très bi...