À quelques jours du début des négociations sur la nouvelle convention de l’assurance-chômage, la dégressivité des allocations est de retour dans le débat public. Les partenaires sociaux, qui devraient se réunir à partir de mi-février pour fixer les règles d’indemnisation du chômage, sont prévenus :
s’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, "le gouvernement prendra ses responsabilités et évoquera toutes les pistes ", a affirmé dimanche 31 janvier la ministre du travail, Myriam El Khomri, chargée d’agréer la nouvelle convention. Et parmi "les pistes" figure notamment la réintroduction de la dégressivité des allocations.
En France, le montant perçu par les chômeurs est le même toute la durée de leur indemnisation. Le principe de dégressivité dans le temps, pratiqué dans plusieurs pays européens, correspond à une période d’indemnisation à taux plein, suivie d’une autre pendant laquelle le montant versé aux chômeurs est réduit. Ce mécanisme de baisse progressive a été expérimenté entre 1992 et 2001 et abandonné depuis, sans avoir démontré son efficacité sur le retour à l’emploi.
C’est pourtant une des options envisagées par le gouvernement, confronté à un chômage record – un peu plus de 3,59 millions de personnes (presque 3,85 millions, avec l’outre-mer) – et à un déficit de l’assurance-chômage de 4 milliards d’euros par an auxquels s’ajoute une dette qui devrait atteindre 29,4 milliards d’euros fin 2016.
La négociation "ne doit pas être que financière, elle doit permettre un retour à l’emploi", a fait valoir dimanche Myriam El Khomri, n’excluant donc pas le recours à la dégressivité des allocations pour y parvenir.
Des pressions qui ne sont pas du tout du goût des syndicats. Si le système est supposé généreux, seuls quatre chômeurs sur dix (43,1 %) sont actuellement indemnisés, rappellent-ils, une proportion en net recul. Pour un montant moyen de 1.057 euros net par mois (fin 2014).
Le risque, pour le gouvernement, serait que les négociateurs se déchirent sans aboutir, laissant à Manuel Valls le soin de prendre la main pour décider, lui-même, d'un tour de vis aux chômeurs à quelques mois de l'élection présidentielle.
Le retour de la dégressivité des allocations chômage ?
En France, le montant perçu par les chômeurs est le même toute la durée de leur indemnisation. Le principe de dégressivité dans le temps, pratiqué dans plusieurs pays européens, correspond ...