Dans La France pour la vie, son livre de 260 pages écrit dans le plus grand secret et tiré à 120.000 exemplaires, l'ancien chef de l'État dresse le bilan sans complaisance de son quinquennat et trace des perspectives pour l'avenir.
Sur la remise en cause du "mariage pour tous", l'ancien Président a changé d'avis et le concède : "je l'assume, j'ai évolué". Pour lui il n'est "pas question de démarier les mariés ou de revenir en arrière sur le principe du mariage homosexuel. J'avais pensé que les ambiguïtés de la loi Taubira imposeraient une nouvelle rédaction. A la réflexion, je crains que compte tenu de l'état de tension et de division de la société française (...) le remède soit pire que le mal. Je ne souhaite donc pas qu'on légifère à nouveau".
Nicolas Sarkozy fait son mea culpa et cette fois-ci n’y va pas par quatre chemins. Il confie n’avoir pas mesuré "la portée symbolique" du Fouquet’s. Le séjour sur le yacht de Bolloré quelques jours après son élection : "une erreur de jugement incontestable. Je me demande encore comment j’ai pu commettre un tel impair". Le "casse-toi pauv’con" du salon de l’agriculture en 2008 : "une bêtise que je regrette encore aujourd’hui. J’ai abaissé la fonction présidentielle. Avoir du caractère n’autorise pas tout."
Nicolas Sarkozy répète à plusieurs reprises qu’il n’a "ni amertume, ni détestation" à l’égard de son successeur. Pourtant il le cible dès le prologue : "Qui pourra décemment prétendre que la sécurité des Français est entre de bonnes mains?" Puis tout au long son livre : "Il sait dissimuler, masquer, parfois même travestir la vérité (…).Il n'aime ni décider, ni trancher. Son monde est celui de l'ambiguïté sympathique."
Nicolas Sarkozy n’épargne pas son ancien Premier ministre et désormais rival. "Si François Fillon avait alors été si malheureux, pourquoi aurait-il accepté de si bon gré que je le renomme à trois reprises ? Et surtout pourquoi aurait-il tant fait pour que je le maintienne à son poste ?". Il concède néanmoins que si c’était à refaire, il choisirait "le même Premier ministre", estimant qu’il a rempli son rôle "avec sérieux et responsabilité".
Avec Alain Juppé il évoque des "relations cordiales" et promet que la droite ne revivra pas les "cauchemars que furent les affrontements Giscard-Chirac ou Chirac-Balladur".
Sur son bilan l’ancien chef de l’Etat regrette de ne pas être allé plus loin sur la baisse des charges, les 35 heures et préconise un "contre choc fiscal" dès 2017. Il concède qu’il revient pour la France mais aussi parce que ça lui manquait et termine : "Ironie de l’histoire : on n’est jamais meilleur qu’au moment de quitter le pouvoir".
Nicolas Sarkozy se dit serein. Il affirme que ce livre n’est pas une candidature à la présidentielle.
Nicolas Sarkozy: L'inventaire pour la reconquête
260 pages pour renouer le lien avec les Français. Rejeté selon les sondages, distancé par Alain Juppé dans la course à la primaire, Nicolas Sarkozy joue son va-tout . Voici le contenu de ce li...
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