L'attaque terroriste à Ouagadougou (Burkina Faso) a fait au moins 27 morts de 18 nationalités différentes.
L'hôtel Splendid, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes. Des contrôles de sécurité étaient en place à l'entrée, mais n'ont pu empêcher l'irruption des assaillants vers 19h45, vendredi 15 janvier, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté. Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino.
L'affrontement a pris fin à la mi-journée à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, où des hommes armés qui appartiendraient au groupe al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ont attaqué, vendredi soir, un hôtel de luxe et un restaurant fréquentés par des Occidentaux.
Les forces de sécurité ont lancé, tôt ce samedi matin, l'assaut contre l'hôtel Splendid, première cible de l'attaque, dans lequel des islamistes présumés étaient retranchés avec des otages. Deux groupes de forces spéciales ont pénétré dans le bâtiment, qui était partiellement en feu aux premières heures du jour.
Le commando djihadiste aurait piégé avec des explosifs l'accès aux étages supérieurs de l'hôtel Splendid, ralentissant la progression des forces spéciales. En parallèle, un deuxième assaut a été mené sur le café Cappuccino, situé en face du Splendid. Les forces de sécurité ont réussi à libérer 126 personnes, dont 33 blessées. Parmi elles figurait le ministre du Travail burkinabè, Clément Sawadogo.
Le bilan est de 27 personnes tuées au cours de l'attaque et 150 évacuées vers un centre de soins. Dix-huit nationalités sont représentées.
Trois djihadistes ont été tués par les forces spéciales françaises, qui ont apporté leur soutien aux forces Burkinabè, appuyées par les forces américaines.
François Hollande a dénoncé "l'odieuse et lâche attaque qui frappe Ouagadougou", dans un communiqué publié samedi matin. Il précise que "les forces françaises apportent leur soutien aux forces burkinabées". Le premier ministre Manuel Valls a quant à lui affirmé qu'en frappant le Burkina Faso, "les terroristes ont de nouveau frappé le monde".
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Burkina Faso : tirs et détonations dans le centre de Ouagadougou
VIDEO- L'ambassade de France à Ouagadougou parle d'une "attaque terroriste". Des hommes armés seraient retranchés dans une hôtel du centre-ville fréquenté par les Occidentaux. Situation confu...
Dans un dernier bilan, le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, parlait ce samedi soir de 29 tués et une trentaine de blessés. Par ailleurs "176 personnes ont pu être secourues", a-t-il dit.
Deux Français originaires de l'Oise et un Portugais vivant de longue date en France, salariés de la même entreprise de transports et levage du Val-d'Oise, figurent parmi les tués.
- Eddie Touati 54 ans, était père de deux enfants, un garçon de 26 ans et une fille de 22 ans. Il travaillait comme "responsable d'équipe" chez Scales, a précisé la maire de Beauvais dans un communiqué publié dans la nuit.
- Arnaud Cazier 41 ans, était marié et père d'une fille. Il habitait une autre petite commune, Crillon, à 17 km de la préfecture de l'Oise.
- Antonio Basto 52 ans, était également employé de l'entreprise. Il résidait à Bosc-Hyons, en Seine-Maritime.
Les trois hommes étaient en voyage d'affaires, dînaient ensemble dans le restaurant "Le Cappuccino" prisé des Occidentaux et devaient rentrer en France dimanche soir.
Les corps de trois jihadistes ont été identifiés, tous des hommes, a précisé dans la soirée Simon Compaoré. Ils ont péri au cours de l'assaut mené durant une douzaine d'heures par les forces de l'ordre burkinabè, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines.
L'action a été revendiquée dans la nuit par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar.