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Le blog de Pierre HAMMADI

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Affaire Penelope Fillon : Une manœuvre politique selon François Fillon

Publié par PIERRE HAMMADI sur 27 Janvier 2017, 17:24pm

Mercredi 25 janvier, l'hebdomadaire "Canard enchaîné" révélait que Penelope Fillon aurait perçu "environ 500.000 euros brut sur les caisses parlementaires" en tant qu'attachée parlementaire de son mari. Elle aurait également perçu de l'argent de La Revue des deux mondes.

Dans ses rares apparitions dans les médias, Penelope Fillon a toujours martelé, qu'elle n'avait pas d'engagement politique, si ce n'est d'accompagner son mari, François Fillon.

Des déclarations qui sont aujourd'hui mises en lumière alors que le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire, mercredi 25 janvier, pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits, sur les activités d'attachée parlementaire de Penelope Fillon.

En mai 2007, lorsque François Fillon est nommé Premier ministre, Penelope Fillon, discrète comme toujours, assure devant la caméra de France 2 qu'elle "sera, comme toujours, derrière à soutenir la famille et lui-même [son mari]. Voilà, c'est tout."

Dans un autre portrait du Premier ministre, diffusé en juin 2008, Penelope Fillon répétait : "Je n'ai pas de rôle, je l'accompagne de temps en temps comme ça, ça se limite à ça". Et dans une interview accordée au Bien public, en octobre 2016, elle assurait de nouveau que "jusqu'à présent, je ne m'étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari".

François Fillon a assuré, jeudi 26 janvier, au journal de 20 heures de TF1, qu’il renoncerait à la présidentielle s’il était "mis en examen" dans l’affaire de l’emploi supposé fictif de sa femme, Penelope Fillon, employée comme collaboratrice parlementaire auprès de lui lorsqu’il était député.


Pour l’heure, l’ex-premier ministre a vigoureusement contesté les accusations d’emploi fictif, assurant qu’il n’y avait "pas le moindre doute" sur l’emploi "légal", et "parfaitement transparent" de sa femme. "Ce travail est réel, je m’en expliquerai évidement avec la justice", a-t-il poursuivi.


Le candidat de droite à la présidentielle a expliqué que Penelope Fillon travaillait pour lui "depuis toujours". Elle a "corrigé mes discours", "reçu d’innombrables personnes qui voulaient me voir et qui ne pouvait pas me voir", m'a représenté dans des manifestations et des associations" et fait "la synthèse de la presse", a-t-il ainsi énuméré. Avant de qualifier "d’abjectes" les accusations la visant, destinées selon lui à "abattre" sa propre candidature.

Pour M. Fillon, "on voit bien que, derrière ça, la vraie question c’est comment combattre celui qui a gagné la primaire de la droite et du centre".

Interrogé sur le fait que sa femme était toujours restée en retrait de la vie politique, alimentant les soupçons sur sa réelle activité, François Fillon explique :


"Elle n’a jamais fait de politique au sens où elle n’a jamais été en première ligne. [...] Elle faisait un travail pour moi qui était quotidien. [...] Tout le monde le savait, il y a des services de l’Assemblée nationale, une alternance politique, des déclarations au fisc. Tout cela est transparent."

François Fillon a également révélé qu’il avait employé deux de ses enfants, avocats, lorsqu’il était sénateur de la Sarthe, entre 2005 et 2007. Il a enfin ajouté qu’il allait "porter plainte contre les journaux qui affirment que [s]a femme avait un emploi fictif".

Si les révélations du Canard enchaîné ont fait beaucoup de bruit et obligé François Fillon, le candidat de la droite et du centre à être sur la défensive, un tweet de Rachida Dati datant d'il y a deux ans et demi prend une autre signification.

Nous sommes en juillet 2014. L'ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy est mise en cause par le journal satirique (déjà !) à propos de factures téléphoniques remboursées par le parti. Utilisant Twitter pour se défendre, elle en profite pour tacler l'ex-Premier ministre, qui dirige à ce moment-là avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin l'UMP (devenue Les Républicains). À l'époque, la charge est virulente.

Le premier tweet laisse songeur : "L'habit ne fait pas le moine. Que François Fillon soit transparent sur ses frais, ses collaborateurs et Force républicaine [le club de réflexion de Fillon, NDLR] !" écrit-elle le 9 juillet à 9 h 59. 

Puis : "Mais la théorie de la bonne apparence dont se sert allègrement François Fillon n'autorise pas tout, y compris des méthodes de voyous !" 

Pour enfin conclure : "Ce n'est pas de ma faute ni celle de quiconque si François Fillon a accepté d'être humilié pendant 5 ans par Nicolas Sarkozy !"

 Vendredi 27 janvier, les premières auditions ont débuté :

- Michel Crépu, l'ancien directeur de la Revue des deux mondes. Les policiers veulent connaître la réalité du travail de Penelope Fillon au sein de sa revue, rémunérée selon le Canard enchaîné, 5.000 euros par mois. François Fillon assure n'en avoir jamais eu connaissance.

- Christine Kelly, auteure d'une biographie de François Fillon en 2007. Elle a dû détailler ce qu'elle savait du rôle politique de Penelope Fillon auprès de son époux. 

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a indiqué à franceinfo avoir transmis aux enquêteurs les déclarations de patrimoine et d'intérêt effectuées par François Fillon comme député, sénateur et ministre.

La HATVP a reçu une réquisition judiciaire lui enjoignant de transmettre le dossier de François Fillon.

 À la fin de son enquête préliminaire, le parquet peut classer sans suite le dossier, s'il estime les charges inexistantes ou insuffisamment étayées. Il peut a contrario délivrer une citation directe, s'il estime qu'il y a des charges suffisantes pour juger la personne soupçonnée d'un délit directement par le tribunal correctionnel. 

Concrètement, le mis en cause est jugé sans avoir été mis en examen.

Le parquet peut enfin décider l'ouverture d'une information judiciaire avec la saisine d'un juge d'instruction. Instruisant "à charge et à décharge", ce magistrat est saisi lorsqu'il est nécessaire de réaliser des investigations plus complexes ou pour éviter tout procès d'intention ou suspicion sur l'existence de pressions ou de manipulations politiques. 

Le juge d'instruction met des suspects en examen, dès lors qu'il dispose d'"indices graves et concordants" à leur encontre.

Une mise en examen de François Fillon semble toutefois peu probable compte tenu des délais avant l'élection présidentielle du 7 mai. Et s'il était élu, François Fillon bénéficierait alors, comme tout président, d'une immunité durant son mandat qui repousserait de cinq ans l'hypothèse d'éventuelles poursuites.

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