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Le blog de Pierre HAMMADI

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Les 73.000 facteurs et La Poste dans le collimateur de la Cour des comptes

Publié par PIERRE HAMMADI sur 11 Février 2016, 13:43pm

Le volume de courrier distribué baisse, le prix du timbre ne peut pas augmenter indéfiniment et la diversification a ses limites. Il faut réformer le service de La Poste, et cela passe par les conditions de travail des facteurs, relève la Cour des comptes mercredi 10 février.

La France va devoir redéfinir quel service public elle attend de sa Poste. Les efforts de diversification et de productivité déployés jusqu'à présent ne suffiront pas à compenser la baisse continue des volumes de courrier transportés, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel.

Elle pointe notamment la difficulté à prévoir et contrôler le temps de travail effectif des facteurs, qui peuvent rentrer chez eux une fois leur tournée achevée, avant l'heure théorique de fin de service (pratique du "fini-parti", comme les éboueurs marseillais). "Persistent sur le terrain des situations de sous-occupation pour certains facteurs, et donc un potentiel de productivité inexploité et qui n'est pas toujours mesuré par La Poste", juge l'institution.

Compte tenu du fort taux d'absentéisme chez les facteurs, on pourrait "tenir compte de la présence effective des agents dans le calcul de la part variable de leur rémunération", pointe-t-elle également, suggérant par ailleurs que les mêmes employés distribuent lettres et colis.

La Cour aimerait aussi que la direction puisse décider des zones de tournées, actuellement réparties entre eux par les facteurs en fonction de l'ancienneté. "En attribuant les zones les plus difficiles aux plus jeunes moins qualifiés et en faisant prédominer le critère d'ancienneté sur celui de la performance, ce dispositif peut nuire à la qualité de service", estime-t-elle.

La Poste emploie 73.000 facteurs, qui comptent pour 28% des effectifs de l'entreprise et 60% des coûts du courrier.

Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a répondu à la Cour que le projet stratégique actuel donnait à l'entreprise les moyens de ses ambitions "pour les années 2015 à 2018 (...) à partir d'hypothèses de baisse de volume de courrier jugées prudentes".
"Si une évolution de ce cadre devait être envisagée, ce qui ne peut relever que de l'initiative des pouvoirs publics ou du Parlement, La Poste s'impliquerait autant que nécessaire dans les travaux qui seraient alors décidés et mis en oeuvre", a-t-il ajouté.

"La fixation d'un objectif de réduction du coût global (...) devrait prendre en compte les déterminants de la performance du réseau", missions, productivité, qualité et responsabilité sociale, et pas uniquement le nombre de plis portés par chaque facteur, a également relevé le patron de La Poste, en restant très prudent quant aux remarques sur les conditions de travail.

"Les Français sont attachés au service public postal qui, chaque jour ouvrable, fait passer un facteur devant chaque habitation, ce qui, surtout en milieu rural, est perçu comme un lien vital", écrivent les Sages de la rue Cambon. Mais "face à la baisse du courrier, les relais de croissance identifiés par La Poste ne présentent pas toutes les garanties de succès", jugent-ils. Le groupe s'est diversifié dans le transport de colis, la banque et les services de proximité.

Un "débat public" devra être engagé, afin d'adapter le service postal tout en limitant les coûts, note la Cour des comptes, qui estime que "quatre sujets méritent un examen spécifique :
La fréquence de distribution, le délai de distribution, le regroupement de boîtes aux lettres et les prestations incluses dans le service universel postal". Il y a 37,8 millions de boîtes aux lettre sur l'ensemble du territoire.

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